Français

Question

Bonjour,j'ai besoin d'aide s'il vous plait pour un devoir en français,voici le texte:
L'un des étudiants leva la main ; et, bien qu'il
comprît fort bien pourquoi l'on ne pouvait pas tolérer
que des gens de caste inférieure gaspillassent le
temps de la communauté avec des livres, et qu'il y
avait toujours le danger qu'ils lussent quelque chose
qui fît indésirablement « déconditionner » un de
leurs réflexes, cependant... en somme, il ne concevait
pas ce qui avait trait aux fleurs. Pourquoi se
donner la peine de rendre psychologiquement impossible
aux Deltas l'amour des fleurs ?
Patiemment, le D.I.C. donna des explications. Si
l'on faisait en sorte que les enfants se missent à hurler
à la vue d'une rose, c'était pour des raisons de haute
politique économique. Il n'y a pas si longtemps (voilà
un siècle environ), on avait conditionné les Gammas,
les Deltas, voire les Epsilons, à aimer les fleurs - les
fleurs en particulier et la nature sauvage en général.
Le but visé, c'était de faire naître en eux le désir
d'aller à la campagne chaque fois que l'occasion s'en
présentait, et de les obliger ainsi à consommer du
transport.
- Et ne consommaient-ils pas de transport ?
demanda l'étudiant.
- Si, et même en assez grande quantité, répondit
le D.I.C., mais rien de plus. Les primevères et les
paysages, fit-il observer, ont un défaut grave : ils sont
gratuits. L'amour de la nature ne fournit de travail à
nulle usine. On décida d'abolir l'amour de la nature.

Question) Quels sont les défauts du livre ? Vous semble-t-il que la société française considère le livre de la même façon que l'état mondial ? Réponse nuancée

Merci d'avance,au revoir.

1 Réponse

  • Réponse :

    Bonjour, le texte en lui-même n'est pas très complexe à comprendre, mais tu l'auras compris, le plus difficile est d'exposer ses critiques de façon nuancée sans opposer une apologie à une autre. Il y aura donc beaucoup de sous-entendu dans mon commentaire, mais il est courtois et exempt de tout excès de langage. Fais-moi savoir si cela te convient.

    Explications :

    Ce texte nous propose par l’exemple, l’exégèse de la pensée unique en opposant le conditionnement de l’homme privé de livres, et donc de moyen de discernement, à une valeur comparative siégeant dans la nature sous la forme de ses fleurs.

    L’exégèse initiale trouve un intérêt économique et financier dans les gains générés par les transports conduisant à la campagne, puis conclue très vite qu’il n’y a là aucun intérêt ni véritable rentabilité car le nature en elle-même, et en particulier la beauté de ses fleurs et autres paysages ne sont en rien des sources de profit industrielles.

    Ce livre présente un premier défaut en décrétant comme nécessaire de fixer des limites très précises et orientées dans les choix des lectures nécessairement impossées (dans le texte).

    Ce faisant, il oppose les gens de condition modeste (basse classe) aux plus érudits -sous-entendu les plus fermement conditionnés-  affirmant que certains livres pourraient déconditionner les plus faibles.

    Nous en tirons le défaut global qui vise à faire l’apologie de la pensée unique comme dogme incontournable d’un état des plus sectaires. En quelque sorte, ce texte est l'exemple du nivellement par le bas opposé à la recherche de l'excellence ici réservée à quelques membre d'une élite inconnue.

    Enfin, ce livre expose que la valeur des choses, ici naturelles, ne vaut que par le rapport et le profit économique que l’homme peut en tirer. C’est à l’évidence une vue de l’esprit d’une grande étroitesse, en tant que la nature par son infinie diversité contribue à la diversification des productions de la terre vivrière.

    En conclusion, le livre ne serait pas un moyen d’augmenter la connaissance et de développer le discernement de chacun, mais la voie biaisée pour s’écarter de dogmes doctrinaux uniques réputés les meilleurs dont le but avoué n’est autre que l'exclusive recherche du profit.

    Ce texte trouve écho dans le film Fahrenheit 451 qui développe lui aussi une pensée unique contre le livre, car détruire les livres en les brûlant, c’est faire la chasse à la réflexion personnelle et libre, et garantir (de façon éminemment illusoire évidemment) , le bonheur de tous.  

    Il est évident que la France est très loin de faire l’apologie de ce dogme et promeut tout au contraire la connaissance universelle au plus grand nombre, sans distinction de race ou de rang.

    L’académie Française est le temple et le gardien des lettres, la grande bibliothèque François Mitterrand poursuit son travail colossal de numérisation de la totalité des ouvrages qu’elle se trouve détenir afin que le savoir universel puisse gratuitement être disponible pour tous à partir d’un smartphone basique.

    Nous pouvons aussi évoquer l'enseignement via les MOOC qui forment une voie d’apprentissage à l’excellence. Certes le savoir passe toujours de l’apprenant vers l’étudiant, mais les MOOC développent de plus en plus une relation transversale entre les étudiants et les équipes de professeurs et de chercheurs.

    C'est là une source de connaissance d'une très grande richesse à l'opposé de tout dogme ou mouvement de pensée sectaire, privatif de liberté.

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